Les légendes

La forêt, on la craint, elle est peuplée de mille démons, Macralles ou sorcières, Nutons et autres Massotais. Si je vous disais qu’un sabbat s’y tenait une fois la semaine du côté du Hourt, sur la route de GrandHalleux. Il paraît qu’au 17è siècle, quelques malheureuses furent brûlées en place publique, sans doute parce qu’elles n’étaient pas «comme il faut». La forêt, on ne la traverse pas seul : on peut y rencontrer le loupgarou ou le vertbouc et peutêtre même le diable. Si vous en avez le courage, allez donc vous promener au crépuscule du côté des Fagnes, vers Bihain : là, c’est le domaine des Lumerottes, des Nutons et autres lutins facétieux. Certaines nuits d’hiver, glacés de froid ou de terreur, on entend encore les cris d’agonie de ceux qui, trop confiants en leur bonne étoile, ont suivi des lumières qu’ils croyaient amies. Le pays de Salm est riche en légendes de toutes sortes. Ces histoires que l’on racontait autrefois, le soir, à la veillée, en voici une:

La légende de Gustine Maka

Un jour, des jeunes gens à la recherche de myrtilles, ces fruits sauvages et savoureux qui étaient une ressource pour bon nombre d’habitants de la région, se rendirent au «Bonalfa». L’hiver très rude de cette année-là, ayant prolongé ses gelées bien loin au printemps il était fort malaisé de trouver des myrtilles. Après avoir cherché vainement pendant des heures, Gengoux, le chef de la petite troupe décida qu’il valait mieux rentrer bredouille plutôt que de continuer à chercher jusqu’à la nuit ces baies introuvables. Quel ne fut pas leur étonnement, en redescendant du «Bonalfa» de rencontrer Gustine Maka, vieille pittoresque réputée jeteuse de sort, avec au bras un panier rempli de myrtilles. Les jeunes gens étaient tellement ébahis par cette vision qu’ils ne pouvaient détacher leurs yeux du panier de myrtilles. Comme rencontre, c’était peu banal : voir ces fruits tant désirés durant de longues heures plein le panier de Gustine, cela dépassait les limites du naturel. À les voir ainsi stupéfaits, la vieille femme sourit sous sa cape et les invita à boire un petit verre de pêket tout en dégustant du «tcha-tcha», des myrtilles écrasées. Les jeunes gens s’empressèrent d’écouter ces propos si tentants et s’en allèrent avec Gustine. Mal leur en prit, car ces myrtilles étant «emmacrallées», ils furent transformés en Macralles et depuis ce jour participèrent au sabbat.

Info@vielsalm-tourisme.be

Avenue de la Salm, 50

6690 Vielsalm

+32 (0)80 21 50 52