La forêt, on la craint, elle est peuplée de mille démons, Macralles ou sorcières, Nutons et autres Massotais. Si je vous disais qu’un sabbat s’y tenait une fois la semaine du côté du Hourt, sur la route de Grand–Halleux. Il paraît qu’au 17è siècle, quelques malheureuses furent brûlées en place publique, sans doute parce qu’elles n’étaient pas «comme il faut». La forêt, on ne la traverse pas seul : on peut y rencontrer le loup–garou ou le vert–bouc et peut–être même le diable. Si vous en avez le courage, allez donc vous promener au crépuscule du côté des Fagnes, vers Bihain : là, c’est le domaine des Lumerottes, des Nutons et autres lutins facétieux. Certaines nuits d’hiver, glacés de froid ou de terreur, on entend encore les cris d’agonie de ceux qui, trop confiants en leur bonne étoile, ont suivi des lumières qu’ils croyaient amies. Le pays de Salm est riche en légendes de toutes sortes. Ces histoires que l’on racontait autrefois, le soir, à la veillée, en voici une: